« Le judo de l’ASM a 60 ans » Rencontre avec Philippe Coulon, formateur katas.

« Le judo de l’ASM a 60 ans » Rencontre avec Philippe Coulon, formateur katas.

En 2023, la section judo 💛💙 fête ses 60 ans. Pour célébrer cet anniversaire, nous vous proposons des interviews de judokates et judokas qui font et ont fait l’histoire de notre sport 🥋 à l’ASM. Ils sont professeurs, anciens judokas, officiels, bénévoles, dirigeants ou simples pratiquants. Ils ont accepté de témoigner en toute simplicité. De belles histoires seront à découvrir tous les mois.

Pour ce sixième rendez-vous, partons à la rencontre de Philippe Coulon, formateur katas.

Il est interviewé par Christelle Vialis, référente communication à la section judo.

I. Peux-tu te présenter ?

J’ai 68 ans. Je suis né à Clermont-Ferrand.

J’ai deux filles et un garçon.

J’ai fait mes études dans les écoles Michelin. J’ai un CAP d’ébéniste.

Je suis professeur de judo BEES 1er degré (Brevet d’État d’Éducateur Sportif).

 

II. Peux-tu nous décrire ton parcours professionnel, tes hobbys ?

J’ai travaillé au sein de la Manufacture Michelin pendant 38 ans. J’ai commencé dans un atelier de fabrication de pneus en génie civil puis de tourisme.

Ensuite, j’ai eu la chance de rejoindre le corps des sapeurs-pompiers de Michelin. C’est un métier que j’ai toujours voulu exercer. J’ai obtenu le permis poids lourd et j’ai pu être au volant du camion rouge dont je rêvais depuis tout jeune, et pouvoir entendre sa sirène (rire).

Je voulais être au service des autres et vivre de grands moments. Ce fut pour moi un métier passionnant. Il m’a permis de suivre des formations et obtenir les diplômes suivants : secouriste, secours routier et ranimation.

J’ai rapidement voulu aller plus loin et devenir formateur. J’ai obtenu mon diplôme de formateur incendie et formateur secouriste du travail (SST). Quelle belle expérience !

Aujourd’hui, je suis retraité.

Mes hobbys sont bien sûr le judo que je pratique et enseigne toujours. Je m’adonne également au VTT, au tir, et à la randonnée.

 

III. Quand et comment es-tu arrivé au sein du club de l’ASM ?

Je suis arrivé au club de l’ASM dès mes 9 ans pour pratiquer le rugby.

J’ai connu l’époque où le stade Marcel Michelin avait ses tribunes en bois et où il y régnait une atmosphère particulière. Nous étions gamins et jouions en lever de rideau avant l’équipe première. C’était une grande fierté mais aussi une grosse appréhension pour moi. Je me sentais vraiment petit au milieu de ce stade Marcel Michelin surtout lorsque les spectateurs nous applaudissaient.

Au bout de 5 ans de pratique rugbystique, j’ai été attiré par un sport méconnu et à la fois mystérieux pour moi : le JUDO. J’ai alors arrêté le rugby non sans quelques regrets….

J’ai donc commencé le judo à l’âge de 15 ans au judo club Saint Martin du Port à Clermont-Ferrand. À 19 ans, j’ai obtenu ma ceinture noire. La même année, j’ai combattu au championnat de France individuels juniors à Orléans. En 1973, j’étais sélectionné dans l’équipe de la ligue du Centre pour participer au championnat de France par Equipes de Régions en ayant comme capitaine Guy SMAILI, professeur du club de judo du Stade Clermontois.

De 1975 à 1979, j’ai repris le judo au club de Lempdes (Puy de Dôme) sous la direction de Pierre MOULINOT. En 1980, le Comité d’Etablissement Michelin n’avait pas de section judo. Ayant un diplôme d’animateur judo, j’ai pendant 2 ans donné des cours bénévolement aux employés de l’entreprise Michelin. Je suis arrivé au dojo de l’ASM en 1984 suite à un article paru dans le journal qui parlait de la section judo.

 

IV. Peux-tu nous décrire ton parcours à l’ASM ?

Mon parcours, je ne l’imaginais même pas !

C’est au fil des années de pratique que tout s’est enchainé. À la demande de mon professeur Michel PEGART, en 1985, j’ai commencé à transmettre en donnant des cours aux enfants, des poussins et des benjamins.

Afin de poursuivre l’enseignement, j’ai suivi une formation continue sur 2 ans pour obtenir le Brevet d’Etat Educateur Sportif 1er degré en 1992.

En 1998, je donne des cours à la catégorie des minimes, puis en 2003 après le départ de Philippe VIALIS, j’ai enseigné aux cadets, juniors et séniors.

En 2006, je prends le poste de directeur technique de la section judo de l’ASM jusqu’en 2014.

J’ai combattu plusieurs fois en individuel et par équipe sous les couleurs « jaune et bleu ». De grands moments d’émotion pour moi !

La pratique du judo m’a motivé pour accéder aux grades supérieurs afin de toujours aller plus loin, de progresser, de me perfectionner. Après une longue préparation de deux ans et afin de concrétiser mes connaissances techniques, j’ai présenté mon grade de 6ème Dan à l’INJ Paris. Je l’ai obtenu en 2010. Ce fût une très belle aventure humaine avec mes partenaires de kata, de techniques debout-sol et de jujitsu. Ce jour restera gravé dans ma mémoire. C’est un grand souvenir.

 

V. Quel professeur t’a le plus marqué à l’ASM ? Et pourquoi ?

Je dirais que tous mes professeurs ont laissé leur empreinte avec bien sûr leur qualité et leur propre pédagogie. Cependant, l’un d’entre eux m’a beaucoup plus marqué que les autres. Il s’agit de Lionel LANGLAIS. C’est un expert et une référence du judo à la japonaise, un pédagogue hors-pair.

 

VI. Peux-tu nous décrire tes meilleurs souvenirs avec le club de l’ASM ?

J’ai beaucoup de très bons souvenirs avec l’ASM.

  • Des souvenirs sportifs: les compétitions par équipes de club, les tournois organisés par l’ASM au COSEC, les galas de fin de saisons, les interclubs.
  • Des souvenirs humains: les jubilés de Michel PEGART et de Jean SAURAT, l’arrivée de Fabrice GUENET au club, les prestations de Jacques LEBERRE.
  • Des souvenirs de passage de grades: la réussite de notre grade de ceinture noire 5ème Dan à l’INSEP avec Marcelin ROBALO et bien sûr la remise de mon grade de 6ème Dan par le Président de la Fédération Française de judo.

 

VII. Que représente la compétition pour toi ?

La compétition est un passage obligatoire dans la carrière d’un judoka.

Elle nous permet de nous situer par rapport aux autres et de voir si des progrès ont été réalisés depuis la compétition précédente.

La compétition n’est qu’un aspect du judo mais grâce à elle de grands champions nous ont fait vibrer lors des grands rendez-vous : championnat de France, d’Europe ou du monde, le Paris Grand Slam ou encore les Jeux Olympiques.

 

VIII. Quel élève t’a le plus marqué ?

C’est encore difficile de répondre à cette question car ils sont nombreux !

Néanmoins, je pense à ton frère, Philippe VIALIS qui, par sa technique et son talent de compétiteur, a permis à l’ASM de devenir plusieurs fois champion d’Auvergne par équipes de club.

Philippe n’a jamais été champion de France alors qu’il aurait largement mérité ce titre.

 

IX. Qu’évoquent pour toi les 60 ans de la section judo de l’ASM ?

Une section de l’ASM qui a su perdurer !

La section judo de l’ASM a formé de nombreux judokas. Elle mérite le respect.

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont œuvré depuis 60 ans dans cette section sans oublier bien sûr ses bénévoles.

Sans cette grande famille, la section judo ne serait plus présente aujourd’hui.

 

X. Et les 111 ans du club ASM omnisports ?

Je dirais : «  déjà… ».

En effet, je me souviens des 100 ans du club de l’ASM où nous étions bien sûr tous présents pour cet événement. Il y a eu une grande soirée digne d’un grand club, une organisation au top et une ambiance formidable.

Alors les 111 ans ! Quelle association autre que la nôtre peut se vanter d’un tel succès ? Je suis certain que Monsieur Marcel MICHELIN serait lui aussi très fier de ce qu’est l’ASM aujourd’hui et de ce que son club aux couleurs « jaune et bleu » représente pour la région.

Merci à lui.

 

XI. Quels sont tes objectifs personnels dans les 3 prochaines années ?

Mes objectifs restent bien sûr la formation des judokas de toutes tranches d’âges confondues, mais également la formation des futurs professeurs de judo et l’étude des katas.

Et puis, sur le plan plus personnel, une préparation au grade de ceinture noire 7ème Dan.

 

XII. Souhaites-tu nous dire autre chose sur la section judo de l’ASM ?

Oui, avec grand plaisir !

Je me souviens que j’ai combattu dans les années 1970 contre les judokas de l’ASM rue Montlosier, dans ce petit dojo au plafond assez bas et avec parfois des températures très élevées car cette salle était chauffée par le circuit de l’usine à proximité.

Les compétitions rue Montlosier finissaient tard le samedi soir, mais quel plaisir de se livrer corps et âme dans nos combats, pour se retrouver ensuite avec les « jaune et bleu » autour d’un verre car nous nous connaissions tous.

J’ai rejoint la section judo de l’ASM en 1984 dans le nouveau dojo de la Gauthière. Cela fait maintenant 39 ans que je porte les couleurs « jaune et bleu ».

Pour moi, le club de l’ASM reste toujours un club de référence. Il véhicule des valeurs et aussi une méthode éducative ainsi qu’une philosophie de vie qui doit aider l’individu à progresser sur les tatamis comme en dehors. Je souhaite que la section judo de l’ASM d’aujourd’hui continue sur cette voie.

 

XIII. Que représente le judo dans ta vie ?

Le judo représente beaucoup pour moi. C’est d’abord une école de vie. C’est ensuite une passion.

Ce sport m’a permis d’être ce que je suis aujourd’hui et m’a aidé à surmonter des épreuves.

Grace au judo, j’ai pu côtoyer de grands champions lors de mes nombreux stages à travers la France et au Japon.

Le judo est une grande famille.