LE JUDO DE L’ASM A 60 ANS : RENCONTRE AVEC MICHEL PEGART NOTRE SENSEÏ DEPUIS 50 ANS (2)

LE JUDO DE L’ASM A 60 ANS : RENCONTRE AVEC MICHEL PEGART NOTRE SENSEÏ DEPUIS 50 ANS (2)

En 2023, la section judo 💛💙 fête ses 60 ans. Pour célébrer cet anniversaire, nous vous proposons des interviews de judokates et judokas qui font et ont fait l’histoire de notre sport 🥋 à l’ASM. Ils sont professeurs, anciens judokas, officiels, bénévoles, dirigeants ou simple pratiquants. Ils ont accepté de témoigner en toute simplicité. De belles histoires seront à découvrir tous les mois.

Nous poursuivons avec Michel Pégart, notre Senseï depuis 50 ans.

Il est interviewé par Christelle Vialis, référente communication à la section judo.

Au cours de ce second et dernier épisode, Michel revient sur ses meilleurs souvenirs avec la section Judo et le Club de l’ASM.

 

I.  Peux-tu nous décrire tes meilleurs souvenirs avec le club de l’ASM ?

 –  Sur un plan personnel, c’est mon départ à la retraite en juin 2002.

Dans le secret le plus complet, Jean SAURAT et son équipe ont organisé un grand rassemblement de tous les judokas de l’ASM et tous les anciens.

Prétextant de faire une photo souvenir en judogi avec madame et monsieur MONNIER (gardiens de l’ASM) et avec tous les professeurs de l’ASM, ils m’ont conduit dans la petite salle du COSEC de l’ASM. En rentrant, quelle ne fut pas ma surprise de voir tous les judokas du club sur le tatami, venus pour fêter mon départ à la retraite comme un jubilé. Mais ce n’était pas tout.

Après le salut pour commencer le cours de judo, les anciens judokas sont rentrés un par un, accompagnés de leur famille !

Le défilé n’arrêtait pas. Ils étaient au moins 200 judokas autour de moi.

A ce moment-là, j’ai compris que mon parcours à l’ASM n’était pas seulement sportif…

J’ai fondé autour de moi une amitié profonde et indescriptible que je n’oublierai jamais.

–  Sur le plan sportif, c’est l’année où toutes les équipes de l’ASM, des benjamins aux séniors, ont été championnes d’Auvergne, concrétisant un travail d’équipe de la section judo.

Pendant plus de dix ans, le judo de l’ASM a été classé meilleur club d’Auvergne au challenge du nombre et de la qualité, récompensant le club ayant les meilleurs résultats sportifs, mais également son implication au niveau de l’arbitrage, des commissaires sportifs et de la présence au sein du comité départemental et/ou régional.

–  Sur le plan émotionnel, c’est le rassemblement de tous les bénévoles autour d’une table après l’organisation de chaque tournoi de l’ASM. Chacun prenait la parole pour exprimer ses sentiments et entonnait une « Kalinka » endiablée à la fin de chaque discours.

 

II.  Quels élèves t’ont le plus marqué ? et pourquoi ?

–  En premier lieu, je parlerai d’une action collective : l’équipe cadets qui a terminée 3ème au championnat de France en 1989.

Cette équipe était composée de Gérald BRUYERE en – 55 kg, Nicolas CHANSSEAUME en – 60kg, Olivier BONNET en – 65 kg, Philippe VIALIS en -71 kg, et Yann BARBOTIN en + 71 kg.

Tous ces cadets m’ont impressionné par leur courage à l’entraînement, leur capacité à surmonter les difficultés, leur volonté de vaincre, leur force collective, leur esprit, leur appartenance au club de l’ASM.

–  En deuxième lieu, je parlerai de Claude VIALIS, médaillé d’OR de l’ASM. Claude m’a profondément marqué par ses capacités physiques, techniques et mentales. Accompagnant son fils au judo, il a décidé de se réinscrire au club et a fait un parcours exemplaire. Il s’est remis en question en passant son diplôme de professeur de judo afin de nous aider. Il a passé son 3ème dan avec son fils Philippe comme partenaire de kata. Puis pour son 4ème et 5ème dan, il avait comme partenaire de kata sa fille, Christelle.

Je ne peux pas parler de Claude VIALIS sans associer sa famille :

  • son fils, Philippe, compétiteur et professeur de judo à l’ASM pour les cadets, juniors et séniors,
  • sa fille, Christelle, également médaillée d’OR de l’ASM et arbitre continentale,
  • sa femme, Jacqueline, pièce maîtresse dans l’équipe de bénévoles durant plusieurs années avec la famille FARGES.

Sans ces deux familles, la section judo de l’ASM n’aurait pas été ce qu’elle est. Elles ont transmis une ambiance chaleureuse et donné une âme à la section.

Tout donner et ne rien recevoir, c’était leur quotidien. Merci !

–  En troisième lieu, je ne peux pas occulter Jean SAURAT, médaillé d’OR de l’ASM. Il a été mon compagnon de route, mon régulateur, mon conseiller, mon ami. Il était ce que je n’étais pas, le « papa » de tous les enfants.

Jean m’a marqué pas seulement par son gabarit, mais surtout par sa bienveillance envers les autres, tous les autres, judokas ou non.

Jean a une grande humanité « hors norme ».

C’est une grande richesse d’avoir un homme comme lui dans un club.

 

III.  Qu’évoquent pour toi les 60 ans de la section judo de l’ASM ?

C’est tout d’abord une fierté !

Un club de 60 ans, c’est un club qui a des projets, qui se recycle en permanence, qui est à l’écoute des autres, qui se remet toujours en question.

Un club ne tient pas 60 ans s’il n’a pas une bonne structure, s’il n’a pas de bons présidents et enseignants, s’il n’a pas d’âme.

Fêter les 60 ans de la section judo, c’est un devoir de mémoire avant tout.

C’est le lien que doit avoir tout club entre les anciens et les nouveaux afin de préparer l’avenir.

 

IV.  Et les 111 ans de l’ASM Omnisports ?

C’est avant tout une bonne gestion du club de l’ASM et de l’ensemble des sections.

C’est tracer une direction commune à toutes les sections, comme, par exemple, penser à l’avenir des jeunes et à leur santé par la pratique du sport pour tous.

C’est tirer profit de la spécificité de chaque section pour réaliser un projet commun, trouver un fil conducteur pour que le club ne soit pas une succession de sections individuelles, mais une complémentarité.

Être dans un grand club comme l’ASM, c’est une force et une chance !

 

V.  Quels sont tes objectifs personnels dans les 3 prochaines années ?

C’est aider la section judo de l’ASM dans la mesure de mes capacités.

C’est aussi être à l’écoute des autres et les aider en toute humanité.

À 80 ans, mes projets importants sont plutôt derrière moi.

 

VI.  Souhaites-tu nous dire autre chose sur la section judo de l’ASM ?

Le judo à l’ASM m’a apporté beaucoup de satisfactions.

Le métier d‘enseignant est de transmettre. C’est ce que j’ai essayé de faire le mieux possible et de toutes mes forces.

Je crois que j’ai reçu autant sinon plus que j’ai transmis.

Le club de l’ASM est pour moi une seconde famille où je me sens bien et utile.

Merci à tous d’avoir permis cela !

 

Merci à Michel pour cet échange riche et chargé de beaux souvenirs pour tous.

Rendez-vous le mois prochain pour un nouveau témoignage !