LE JUDO DE L’ASM A 60 ANS : RENCONTRE AVEC FABRICE GUENET SPORTIF DE HAUT NIVEAU

LE JUDO DE L’ASM A 60 ANS : RENCONTRE AVEC FABRICE GUENET SPORTIF DE HAUT NIVEAU

En 2023, la section judo 💛💙 fête ses 60 ans. Pour célébrer cet anniversaire, nous vous proposons des interviews de judokates et judokas qui font et ont fait l’histoire de notre sport 🥋 à l’ASM. Ils sont professeurs, anciens judokas, officiels, bénévoles, dirigeants ou simple pratiquants. Ils ont accepté de témoigner en toute simplicité. De belles histoires seront à découvrir tous les mois.

Pour ce deuxième rendez-vous, partons à la rencontre de Fabrice Guénet, sportif de haut niveau.

Il est interviewé par Christelle Vialis, référente communication à la section judo.

 

    I.  Peux-tu te présenter ?

Je suis né en Haute-Loire en 1968.

Je suis marié. J’ai deux filles, un garçon et une petite-fille.

J’ai un CAP de menuisier.

Je suis professeur de judo.

 

II.  Que fais-tu aujourd’hui ?

Je suis artisan menuisier. J’ai fondé mon entreprise en août 2005 dans les Combrailles, à Vitrac (63).

J’ai deux salariés.

Je ne fais plus de judo.

 

III.  Quand et comment es-tu arrivé au sein du club de l’ASM ?

Je suis arrivé au club de l’ASM en août 1996 pour m’occuper de la section judo compétition. En effet, Michel Pégart cherchait un professeur de judo pour le remplacer et s’occuper des compétiteurs.

Lors de la saison 1995-1996, j’étais parti de la région parisienne afin de donner des cours de judo en Haute-Loire, à Brives-Charensac et à Langeac. C’était un retour aux sources. Sachant que j’étais revenu en Auvergne, Michel m’a fait part de son projet.

J’ai accepté sa proposition. C’était un beau challenge pour moi.

 

IV.  Peux-tu nous décrire ton parcours à la section judo ?

Quand je suis arrivé, la section était déjà « solide » en judokas, avec un groupe de compétitrices et compétiteurs. J’ai impulsé une nouvelle méthode de travail. Cette nouvelle dynamique a bien fonctionné puisque, d’une part, le groupe compétiteur s’est étoffé, et d’autre part, des résultats intéressants sont arrivés au sein de l’équipe. Nous faisions également beaucoup de stages.

 

 V.  Quel rôle as-tu eu au sein de l’ASM Omnisports ?

En plus d’être professeur de judo, j’ai intégré, dès fin 1997 et pendant trois saisons, le pôle musculation grâce à Alain Gaillard de la section rugby.

En 2001, j’ai arrêté d’entraîner le judo car l’ASM Omnisports avait décidé de stopper la compétition pour notre sport. Je me suis alors consacré à 100% aux rugbymen de l’ASM. J’ai pris en charge la musculation et la préparation physique des joueurs de l’équipe 1 de rugby jusqu’en juin 2004.

Ensuite, l’ASM et son directeur Georges Bresson ont accepté mon congé de formation de douze mois afin que je passe mon CAP menuisier. Je les remercie car j’ai pu le faire dans les meilleures conditions possibles.

 

VI.  Que représente la compétition pour toi ?

Le judo m’a intéressé d’abord et surtout pour la compétition.

La compétition permet de voir la progression des individus. Mais attention, la compétition ce n’est pas forcément les résultats ou devenir champion. La compétition c’est d’avoir un objectif commun dans un groupe, c’est grandir ensemble.

Les compétitions par équipe sont géniales car certains judokas arrivent à se transcender alors qu’en individuel ils n’y arrivent pas ! La compétition construit quelque chose au sein d’un groupe.

Le judo c’est le sport individuel le plus collectif qui existe !

La compétition, quel que soit le niveau, sert à chaque individu. Tous les jours, elle m’est utile dans mon métier. En effet, je suis habitué à supporter la pression, les efforts et les échecs.

Derrière la compétition, il y a également une notion d’intelligence tactique et technique. La compétition permet aux personnes de s’affirmer, de se confirmer, de se réaliser.

C’est pour tout cela que j’aime la compétition.

 

VII.  Quels résultats sportifs as-tu obtenu ?

J’étais athlète de haut niveau avec le club de Levallois-Perret en 1992, j’ai également fait partie de l’équipe de France. J’ai obtenu plusieurs titres, non seulement en judo mais aussi en sumo.

En judo, j’ai été :

  • Champion du monde militaire à Dakar en 1990
  • 1er à l’Open Britannique de Londres en 1992
  • 3ème au Tournoi de Paris en 1993
  • Plusieurs fois champion de France

En sumo, j’ai terminé 3ème au championnat du monde amateur de Tokyo en 1994, 1995 et 1996.

 

VIII.  Quels sont les élèves qui t’ont le plus marqué ? et pourquoi ?

Je ne peux pas parler d’élèves en particulier car nous étions un groupe soudé.

Sur les tatamis de l’ASM, il y avait une seule et même équipe composée de filles et de garçons qui s’entraînaient dur ensemble. Certes, des leaders se sont détachés.

Je pense à Stéphanie Lasserre, Maïté Rongier et Philippe Vialis. Chez les plus jeunes, il y avait également David Léon et Julien Causeur. Ils étaient bien encadrés avec les « anciens », notamment Laurent Pernin.

J’invite tout le monde à lire le portrait de Juju (👉 https://www.asm-omnisports.com/judo/actualites/que-sont-ils-devenus-julien-causeur-plombier/)

L’ASM a toujours su conserver les anciennes générations. C’est un très grand avantage. Les « anciens » venaient et viennent toujours s’entraîner. Ils apportent leur expérience. Je pense bien sûr à Nazario Cardénas et à Michel Pégart qui faisaient toujours randoris et donnaient des précieux conseils techniques.

Et toi Christelle, qui avait déjà des velléités pour l’arbitrage, tu étais toujours présente à chaque entrainement. Tu nous accompagnais partout en France où tu arbitrais sur tous les tournois. Tu nous apportais les subtilités du règlement d’arbitrage.

J’ai de gros souvenirs avec tous ces judokas !

 

IX.  Peux-tu nous décrire ton meilleur souvenir avec le club ASM ?

Le championnat de France dans la salle mythique de CoubertinStéphanie Lasserre termine 3ème du championnat de France 2ème division séniors grâce à tout le groupe. Aux jeunes générations féminines qui étaient derrière elle sans oublier les garçons qui l’ont poussée à se dépasser. Ce championnat de France a été très fort en émotion.

Tout le groupe répondait présent avec des éléments fédérateurs. Nous avons fait du très bon boulot.

Nous nous sommes bien éclatés !

 

 X.  Qu’évoquent pour toi les 60 ans de la section judo de l’ASM ?

Que le temps passe vite, 60 ans déjà !

Que de chemin parcouru pour cette section ! C’est une belle longévité.

Mais les 60 ans de la section judo m’évoque aussi un regret. C’est celui que le club de l’ASM Omnisports soit sorti de la compétition pour notre sport dans les années 2000 parce que c’est un club qui avait pour vocation à permettre aux judokas de faire de la compétition. C’est dommage !

La section judo est toujours debout avec les anciens emblématiques du club qui continuent à s’entraîner les mercredis matin, le club a su les garder.

Cela signifie que le club de l’ASM est un vrai club avec que tout cela implique, comme l’aspect social, sociétal et affectif.

 

XI.  Quels sont tes objectifs personnels dans les 3 prochaines années ?

Sur le plan personnel, je souhaite reprendre le judoji pour me faire plaisir et aider ma fille Charlotte, à obtenir sa ceinture noire.

Sur le plan professionnel, j’aimerais continuer à fabriquer des choses en bois plaisantes, intéressantes techniquement et esthétiquement. J’ai de très beaux chantiers sur Clermont où je fais des belles réalisations dans des magasins ou chez des particuliers. Je souhaite aussi tout faire pour que mes deux salariés continuent à s’épanouir et je compte bien continuer à améliorer leurs conditions de travail.

 

XII.  Souhaites-tu nous dire autre chose sur la section judo de l’ASM ?

J’espère qu’un maximum d’anciens, toutes générations confondues, répondront présents à cette grande fête d’anniversaire des 60 ans de la section judo à l’ASM Omnisports afin de reprendre contact et de se retrouver.

J’ai hâte de tous les revoir le samedi 09 décembre 2023 !

 

XIII.  Que représente le judo dans ta vie ?

Le judo m’a construit.

Le judo est tellement formateur.

Au travail, lorsque certains jours sont compliqués, je repense à la compétition où il ne fallait rien lâcher, ne pas baisser les bras. Je repars alors de l’avant.

Je voudrais aussi vous livrer une petite anecdote. Le judo m’a donné des « choux » aux oreilles, et presque tous les jours les gens me demandent dans quel club j’ai joué au rugby alors que je n’ai jamais pratiqué ce sport 🤣

Le judo a marqué ma vie indéniablement. Le judo fait et fera toujours parti de ma vie, même si je ne pratique plus, mais je vais essayer d’y remédier.

C’est grâce au judo que je suis la personne que je suis aujourd’hui.