De Wallis à Clermont-Ferrand, un défi pour le joueur comme pour sa famille

De Wallis à Clermont-Ferrand, un défi pour le joueur comme pour sa famille

Enelio Liufau est le père de Jean-Yves Liufau, nouveau joueur de l’AS Montferrandaise. Il accompagne son fils dans l’aventure qu’il est en train de vivre, et reste en Métropole pendant un mois à ses côtés. Il revient sur tout ce que cela représente pour un parent de voir son enfant s’envoler à plusieurs milliers de kilomètres, vers de nouveaux défis.

 

Enelio, pouvez-vous nous raconter les différentes étapes vécues par Jean-Yves depuis ses premiers pas sur un terrain de rugby ?

Mon fils a fait ses débuts dans les activités sportives à l’école primaire de Logolelei, située au Sud de l’île, en 2012 en classe de CE1, à l’âge de 7 ans. L’année suivante, il y a eu des rencontres inter écoles à chaque fin d’activités sportives. Concernant le rugby, normalement la sélection pour ces rencontres se faisait uniquement pour les enfants en classe de CM2. Jean-Yves, scolarisé en classe de CE2, fut choisi par l’éducateur à cause de sa carrure. Il semblait assez grand pour pouvoir jouer avec ses camarades de CM2. Il a ensuite intégré le club AS MU’A et y a joué pendant trois ans. Je pense aussi qu’il était motivé grâce à ses entraîneurs, M. TUIFUA Niu, MANUOPUAVA Vitolio et le président du club, M. SIULI Thierry.

Suite à une blessure à la cheville, je lui ai interdit de pratiquer le rugby, cela pendant un an. Puis en 2018, une option rugby a été mise en place au Collège de Finemui où était scolarisé Jean-Yves. Il a voulu reprendre le rugby en choisissant l’option. Nous nous sommes rendu compte qu’il était toujours passionné par ce sport. Accompagné de son professeur d’EPS et de l’éducateur présent sur le terrain, M. MAITUKU Liku, entraîneur de l’AS LAIONE. Jean-Yves était très content de pouvoir rejouer.

En voyant son physique, sa force et sa détermination, M. MAITUKU nous a demandé s’il pouvait reprendre l’entraînement de notre fils. Jean-Yves, étant licencié à l’AS MU’A, avait repris les entrainements de rugby avec M. MAITUKU Liku et M. NAWAVU Sailosi également de l’AS LAIONE et ce jusqu’à la détection du Pôle Espoirs faite par M.VILI Laurent. Une décision qui fut acceptée par le président de la Ligue, M. MULIKIHA’AMEA Etuato.

Jean-Yves est déjà parti une première fois de Wallis vers l’URCD, comment s’est passé ce premier départ ?

Ma femme et moi ne nous attendions pas vraiment à un départ précipité. Nous étions à la fois contents pour lui et stressé de le voir partir à 15 ans. C’était difficile pour nous, étant donné qu’il est l’aîné de la famille, mais nous avons respecté son choix.

L’AS Mua et l’URC Dumbea étant partenaires, est-ce que cela a facilité votre préparation au départ ? Quel accompagnement était proposé pour vous, parent ?

Au fait nous n’étions pas au courant de ces partenariats. Le Président de la Ligue, M. MULIKIHA’AMEA Etuato, nous a informé qu’il y aurait un stage de détection de joueurs sur Wallis en 2020, organisé par M. VILI, Manager du Pôle Espoirs de rugby de Nouvelle-Calédonie. Suite à la détection, nous avons été convoqués par M. Etuato pour nous faire part des résultats. Jean-Yves a été sélectionné et il devait intégrer l’Académie Pôle Espoirs de rugby de Nouvelle-Calédonie début 2021.

Il serait suivi par M. VILI Laurent, sur son parcours scolaire et sportif. On nous disait de faire une demande de bourse auprès du STOSVE (Service Territorial des Œuvres Scolaires et de la Vie de l’Étudiant), qu’il y aurait des demandes d’aides à faire à la rentrée scolaire et nous avions procédé de suite à toutes démarches administratives le concernant. Au départ pour la Nouvelle-Calédonie, Jean-Yves était accompagné par sa maman. Et lors d’une réunion, M. VILI Laurent leur disait qu’il fallait absolument que les enfants soient inscrits dans un club de leur choix pour toute l’année. Étant donné que notre fils était accueilli par ses grands-parents à Dumbéa sur Mer, nous avions choisi le club de secteur, l’URCD pour faciliter ses déplacements par rapport au domicile familial.

Très rapidement, Jean-Yves a été contacté par plusieurs clubs en Métropole, comment avez-vous vécu ce moment ? Pourquoi avoir choisi l’ASM ?

En apprenant la nouvelle nous étions très fiers de lui pour son parcours, par les résultats des interpoules et le fait d’être repéré par cinq clubs de la Métropole. Tout s’est passé très vite après, juste deux mois après l’annonce des résultats et me voilà déjà à Clermont-Ferrand avec mon Fils.

Le choix porté sur l’ASM était plus bénéfique pour nous dans la mesure où le club est partenaire de l’URCD, pour faciliter les échanges et le suivi de Jean Yves.

Votre partenariat a vraiment été un plus, surtout au niveau des échanges, notamment par visioconférence, qui nous a permis à nous les parents de pouvoir échanger directement avec vous et l’URCD pour l’organisation de la venue de Jean-Yves.

Quel accompagnement l’ASM a su fournir a tous les deux pour votre venue à Clermont-Ferrand ?

Pour moi personnellement, c’est surtout au niveau de l’organisation du voyage, depuis Wallis pour moi et de la Nouvelle Calédonie pour mon fils jusqu’à Clermont-Ferrand. De la prise en charge de mon billet d’avion jusqu’à l’hébergement et la restauration pendant toute la durée de mon séjour à Clermont-Ferrand. Et bien évidemment l’accompagnement sur place, l’organisation des RDV etc…

Je tiens à remercier l’ASM, M. RIOUX ainsi que toute son équipe, chacun dans leur domaine, pour leur disponibilité et réactivité, et de me donner cette opportunité de pouvoir accompagner mon fils jusqu’ici.

Vous-êtes venus en Métropole avec votre fils pendant un mois, pourquoi cela était important pour vous de l’accompagner jusqu’à Clermont-Ferrand ?

Il était très important pour moi de me rendre sur place pour découvrir et voir l’environnement de son nouveau « village d’adoption » comme on dit chez nous.

Et plus important encore d’être à ses côtés, de partager, de profiter de ces moments entre père et fils avant de le laisser vivre cette nouvelle aventure qui démarre tout en espérant qu’il atteindra les objectifs qu’il s’est fixés.

Mes respects, mes sincères salutations à vous tous qui ont aidé et soutenu notre fils tout au long de son parcours sportif et scolaire.