« Le judo de l’ASM a 60 ans » Rencontre avec Xavier Beaufort, sélectionneur national U15/U17 de lutte

« Le judo de l’ASM a 60 ans » Rencontre avec Xavier Beaufort, sélectionneur national U15/U17 de lutte

En 2023, la section judo 💛💙 fête ses 60 ans. Pour célébrer cet anniversaire, nous vous proposons des interviews de judokates et judokas qui font et ont fait l’histoire de notre sport 🥋 à l’ASM. Ils sont professeurs, anciens judokas, officiels, bénévoles, dirigeants ou simples pratiquants. Ils ont accepté de témoigner en toute simplicité. De belles histoires seront à découvrir tous les mois.

Pour ce 5ème rendez-vous, place à Xavier Beaufort, sélectionneur national U15/U17 de lutte, ancien judoka à l’ASM.

Il est interviewé par Christelle Vialis, référente communication à la section judo.

I.  Peux-tu te présenter ?

J’ai 37 ans.

Depuis 13 ans, je vis avec ma compagne en Eure-et-Loir (28), dans un petit village à côté de Dreux.

J’ai passé mes diplômes d’État : BEES & DESJEPS à l’INSEP.

 

II.  Que fais-tu aujourd’hui ?

Je suis lutteur ainsi que ma compagne.

J’ai réussi le concours de professeur de sport. Je suis en formation pendant un an pour devenir titulaire.

Je suis actuellement entraineur de lutte du pôle France jeune de Dijon qui accueille les cadets/juniors.

Je suis sélectionneur national U15/U17 en lutte libre depuis 6 ans.  Je planifie la saison internationale et je me déplace avec les équipes lors de stages, de tournois et de championnats de référence. Je suis très souvent à l’étranger.

 

III.  Quand et comment es-tu arrivé au sein du club de l’ASM ?

J’ai commencé le judo à l’âge de 7 ans avec le comité d’établissement Michelin. Je n’y suis pas resté longtemps. Je n’ai que de brefs souvenirs.

Très rapidement, mon père m’a inscrit à la section Judo de l’ASM où il connaissait Philippe Coulon. Je dirais que je suis arrivé lors de la saison 93/94 mais je ne suis pas certain de l’année précise.

 

IV.  Peux-tu nous décrire ton parcours à la section judo ?

J’ai passé mes grades chaque année, jusqu’à l’obtention de la ceinture noire.

De mes 15 ans à mes 17 ans, j’allais m’entraîner une à deux fois par semaine au Clermont-Judo. Ce collectif regroupait les différents judokas compétiteurs de l’agglomération Clermontoise. Le dojo se trouvait sous les gradins du stade Gabriel Montpied.

L’ASM commençait à ne plus vouloir de compétiteurs à la section judo.

En 2003, je découvre la lutte. Je pratique les deux disciplines à l’ASM pendant quelques mois avant d’arrêter complètement le judo à 18 ans.

 

V.  Pourquoi as-tu choisi d’aller à la lutte ?

C’est le fruit du hasard !

J’avais 17 ou 18 ans.

J’ai fait la rencontre de Rodolphe Kreutzer, entraineur de la section Lutte de l’ASM. Nous avons discuté de sa discipline et j’ai décidé d’aller découvrir l’activité à la salle Diderot.

J’ai immédiatement accroché avec cette nouvelle pratique, qui peut s’apparenter au judo, mais avec beaucoup de différences.

 

VI.  Peux-tu nous décrire ton parcours au sein de la section lutte de l’ASM ?

Les premières années de lutte furent très difficiles pour moi. J’avais beaucoup de techniques à assimiler, des formes de corps et des situations de combat à comprendre, surtout avec des automatismes de judoka qui me compliquaient souvent la tâche.

J’ai fait le choix de la lutte libre car ce style de lutte me paraissait plus accessible que la lutte gréco-romaine. J’aimais les actions dans les jambes. Je m’entraînais beaucoup afin de rattraper le retard avec les autres lutteurs de mon âge. Mon niveau technique s’est amélioré progressivement.

Aujourd’hui je mesure surtout la chance d’avoir eu des très bons entraineurs à mes débuts au sein du club de l’ASM : je pense à Rodolphe bien sûr, mais également à Filipe Da Silva, Mohamed Ellaoui ou encore Ibrahim Selloum.

 

Puis j’ai accepté des fonctions dans la lutte mais en-dehors du club de l’ASM :

En 2017, j’ai pris la fonction de chargé de mission sur les équipes jeunes.

De 2018 à 2022, j’ai été sélectionneur national U15/U17.

En 2021, je deviens entraineur du pôle France relève à Dijon

Sur cette saison sportive en cours, 2022/2023, je suis entraineur du pôle et sélectionneur national U17.

 

VII.  Que t’a apporté le judo dans ta pratique de la lutte ?

Le judo est un sport de combat. L’affrontement avec un autre judoka m’a beaucoup aidé : être un combattant avant tout !

À la lutte, j’ai retrouvé quelques techniques semblables au judo comme Ippon-Seoi-Nage, Uchi-Mata, De-Ashi-Barai, Kata-Guruma, entre autres.

Le fait d’être sans kimono à la lutte et donc en préhension directe sur le corps de l’adversaire modifie les saisies et les contrôles, mais les sensations étaient les mêmes…

De plus, l’objectif n’est pas très compliqué à comprendre. Il faut faire tomber son adversaire comme au judo…

Dans ces deux sports, on ne peut pas se trouver d’excuses.

C’est une vraie école de l’humilité.

 

VIII.  Quel professeur de judo t’a le plus marqué ?

Jean Saurat sans aucun doute.

Jeannot est une personne qui incarne cette figure du « premier Professeur » avec sa bienveillance, sa bonne humeur, son calme et sa prestance… Je me rappelle que j’étais petit et il me paraissait un géant.

 

IX.  Que représente la compétition pour toi ?

La compétition est un moyen

  • de se confronter,
  • de savoir à travers une performance, qui est le plus fort, avec forcément quelque part une ambition de s’élever.

C’est la simplicité de la lutte avec du corps à corps pur.

La multitude d’actions que la compétition comporte m’a tout de suite rendu passionné.

 

X.  Peux-tu nous décrire tes 2 ou 3 meilleurs souvenirs au judo ?

J’ai beaucoup de bons souvenirs au judo de l’ASM.

Mes années de jeune judoka avec Jean SAURAT, puis la préparation du kata avec Michel PEGART et son exigence du geste parfait.

Des souvenirs également d’entrainements plus intensifs avec Philippe VIALIS. Je me souviens aussi de Fabrice GUENET, mais il s’occupait de l’équipe séniors.

J’ai beaucoup de souvenirs aussi avec Florian ARMAND, un ami judoka d’un autre club (Sayat). Nous avons passé pas mal de temps ensemble sur les tapis.

Mais plus que des souvenirs, je me souviens de personnes formidables qui ont compté pour moi au dojo, qui m’ont accompagné à un moment de mon enfance, de mon adolescence. Je ne les oublierai jamais.

 

XI.  Qu’évoquent pour toi les 60 ans de la section judo ASM ?

Je pense tout de suite que ce dojo a vu passer un grand nombre de judokas, d’entraineurs et de bénévoles.

Je souhaite à la section judo de l’ASM encore de très belles années.

 

XII.  Et les 111 ans du club de l’ASM Omnisports ?

J’ai appartenu à deux sections de cette grande association omnisports, le judo et la lutte. C’est quelque part mon club de cœur avec ces deux sections.

Aujourd’hui, je suis licencié à Dreux. Les couleurs du blason de cette ville sont le jaune et le bleu… c’est un signe !

 

XIII.  Quels sont tes objectifs personnels dans les 3 prochaines années ?

Mon objectif professionnel est de m’améliorer encore et toujours dans mon travail.

Mon souhait personnel est de fonder une famille.

 

XIV.  Que représente le judo dans ta vie ?

Je n’ai plus beaucoup de contact avec la famille du judo. J’ai quelques amis et connaissances que je ne vois malheureusement pas assez souvent en habitant loin de l’Auvergne.

Mais ce sport a été le premier à baliser une vie sportive dans laquelle je suis encore aujourd’hui pleinement épanoui.