La vie des bénévoles : la scolarité

La vie des bénévoles : la scolarité

Dans tous les clubs de rugby, quelle que soit leur taille il y a de nombreux bénévoles qui œuvrent au quotidien pour mettre leurs sportifs dans les meilleures conditions. Aujourd’hui, nous mettons en lumière la scolarité.

Un peu d’histoire

Pour comprendre le fonctionnement de la commission scolarité, il est nécessaire de remonter un peu dans le temps. Il y a quelques années, l’un des entraîneurs de l’équipe Espoirs a pris contact avec l’un des adjoints du recteur d’académie, afin de mettre en place un système de soutien scolaire encore plus efficace, aux joueurs qui en avaient besoin. L’un des leitmotivs de la formation à l’ASM, est qu’un joueur doit avoir un bagage scolaire solide, que ce soit pour sa reconversion, s’il doit mettre un terme prématurément à sa carrière, ou tout simplement s’il n’arrive pas à percer au plus haut niveau. C’est ainsi qu’est née la commission scolarité, qui intervenait essentiellement auprès des jeunes joueurs scolarisés à Godefroy de Bouillon, Ambroise Brugière et le collège de Franc Rosier. L’accompagnement était assuré par des professeurs de ces établissements, ayant une sensibilité particulière pour le sport.

Un besoin d’adaptations

Mais ce fonctionnement, bien qu’efficace, a eu besoin d’évoluer, de se structurer encore plus. C’était rendu d’autant plus nécessaire, que ce fonctionnement s’est naturellement étendu aux jeunes joueurs du Clermont Foot. Les jeunes rugbymen de l’ASM et ces jeunes footballeurs étant très souvent ensemble dans le milieu scolaire.
Trois fois par an, après chaque trimestre, des réunions entre l’équipe dirigeante de l’ASM (bénévoles et salariés) et l’équipe pédagogique des établissements scolaires se tenaient, pour faire un point individuel pour chaque jeune joueur. La 3ème réunion étant principalement dirigée sur l’orientation scolaire du jeune joueur.

La cité de tous les talents

Le projet de Centre de Formation Partagé ASM et Clermont Foot a provoqué, accéléré un nouveau changement, étendant ce suivi scolaire à des domaines non sportifs. En effet, expliquer une baisse de résultats sportifs ou scolaires, sans regarder la situation de l’élève, du joueur dans ses détails est quasi impossible. Par conséquent, mettre en place les actions nécessaires pour remettre le jeune sur les bons rails est encore plus compliqué. L’importance du double projet sportif et scolaire prend alors encore plus de sens dans l’épanouissement du jeune joueur.
C’est ainsi qu’est née la cité de tous les talents. Son fonctionnement est plus complexe qu’un suivi scolaire classique, car il fait intervenir encore plus de personnes. Il faut réussir à coordonner toutes les interventions. Une nouvelle structure a donc été mise en place, avec un référent dans chaque établissement scolaire, qui a pour mission d’assurer un suivi encore plus individualisé et efficace de chaque élève sous la coupe de la cité de tous les talents. Ce référent doit aussi alerter s’il détecte un problème avec l’élève.
Bien évidemment, pour que ce système soit efficace, il faut un référent au sein de la structure sportive ou culturelle partenaire de la cité de tous les talents. C’est Lauriane Dalle qui assure ce rôle à l’ASM, auprès du rugby, en plus de ses fonctions salariées au club, d’assurer le suivi administratif, scolaire et social des joueurs. Ce n’est pas un rôle évident. Les joueurs savent que si elle les convoque, c’est qu’il y a une forte probabilité que quelque chose n’aille pas dans leur scolarité.

Un suivi individualisé et sur-mesure

Parce que l’ASM tient fortement à ce que chaque jeune joueur réussisse son double projet sportif et scolaire, le suivi de chaque jeune est adapté à ses besoins du moment, qu’ils soient sportifs ou scolaires. Ca passe entre autre par un emploi du temps scolaire aménagé, pour que chaque joueur puisse s’entraîner sans que ça vienne entraver sa scolarité. Mais également des cours de soutien scolaire quand c’est nécessaire.
Les réunions trimestrielles pour parler des jeunes sont utiles pour tracer les grandes lignes des besoins de chacun, ainsi que pour traiter des cas particuliers. Mais le quotidien est géré en face à face, directement avec le joueur, que ce soit avec les différents salariés du club en contact permanent avec eux, ou par les différents bénévoles dans chaque catégorie. C’est un travail de longue haleine, qui nécessite une grande confiance entre les différents acteurs. Salariés et bénévoles apportent leurs compétences respectives pour que le jeune joueur puisse trouver son équilibre et soit performant aussi bien dans son sport que dans sa scolarité.

Concrètement, comment ça fonctionne ?

L’idée directrice est de dire que pour que ça fonctionne, il faut assurer une véritable mixité sociale et culturelle. C’est pourquoi les sportifs sont ouverts à la culture et les jeunes dans la culture, ouverts aux domaines sportifs. Tous ont quelque chose à apporter aux autres. Par exemple, une conférence avait été organisé avec comme thématique la théorie du complot. Elle était animée par les responsables du Mémorial de la Shoa. Ca a permis d’ouvrir les jeunes, quelques soient leurs cultures respectives à autre chose que leur quotidien, les amener vers d’autres pistes de réflexions, de leur apporter une ouverture d’esprit nouvelle.
La Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur a également fait visiter le Sénat à plusieurs jeunes, pour leur expliquer le fonctionnement des institutions françaises. Il est également prévu chaque fois que c’est possible, de faire assister ces jeunes à une cérémonie de naturalisation en préfecture. Cette instruction civique fait partie intégrante de leur parcours scolaire. Ces initiatives viennent en complément du travail de suivi scolaire classique.
Bien évidemment, si le jeune ne respecte pas la charte scolaire qu’il s’est engagé à suivre, il peut être décidé de le sortir du cadre de la cité de tous les talents. Il est possible pour le jeune joueur de continuer au Centre de Formation, si le club est d’accord. Mais le bénéfice des horaires aménagés est perdu. Il reviendra au joueur-élève de s’organiser en conséquence pour assurer à la fois sa formation sportive et sa formation scolaire.

Un soutien scolaire aux sportifs devenu un module de formation des enseignants

En parfaite concertation entre le rectorat et l’INSPE, l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education sur Clermont-Ferrand, un module de formation des enseignants a été créé, spécifiquement pour la cité de tous les talents.
Ce module est réservé aux futurs enseignants en dernière année d’études. En effet, il est toujours difficile pour un jeune enseignant de prendre ses marques, de s’adapter à son jeune public. Pour l’aider dans sa formation, ces futurs enseignants viennent au Centre de Formation dispenser le soutien scolaire aux jeunes qui en ont besoin dans chaque discipline où c’est nécessaire. Ces futurs enseignants sont des étudiants en licence 3 ou en master 1. Cette année, ils sont 18 à intervenir régulièrement, là où c’est nécessaire, quand c’est nécessaire.

Une remise en question permanente

Parce que rien n’est jamais figé éternellement, parce que la société évolue, les mentalités également, ce fonctionnement se doit d’évoluer avec son temps.
C’est une sorte de laboratoire pédagogique qui dépasse largement le cadre du rugby à l’ASM. 4 à 5 fois par an, cette cellule d’accompagnement se réunit, avec Jean-Marc Lhermet et le rectorat entre autres, pour de réels échanges d’informations entre les différents acteurs, dans chacun de leurs domaines respectifs, sportifs, culturels ou scolaires.
C’est aussi l’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques de chacun, avec l’objectif de toujours s’améliorer, pour que chacun des jeunes qui sont suivis puisse grandir autour de valeurs fortes et un socle solide de connaissances.



Texte : JB / ASM Omnisports
Photo : CC / ASM Omnisports