Athlétisme
Mathilde Canet : Une combinarde de l’ASM au Texas
Elle est membre de l’ASM Athlétisme depuis 2009 et pour la première fois de sa vie, elle quitte son Auvergne natale pour rejoindre le pays de l’Oncle Sam.
Installée à San Marcos au Texas, nous vous proposons à travers cette Interview d’en découvrir plus sur Mathilde et sur les choix qui ont motivé son départ.
Bonjour Mathilde, c’est un plaisir de t’entendre au téléphone, peux tu préciser pour ceux qui nous lisent où te trouves tu en ce moment ?
– Salut à tous, je suis arrivée à San Marcos au Texas début Janvier. C’est une petite ville qui se trouve entre San Antonio et Austin la capitale de l’état.
Pourquoi as-tu choisi de t’installer aux Etats-Unis ?
– Je suis partie pour concilier au mieux études et athlétisme. Je suis une étudiante de Polytech Clermont-Ferrand, une école d’ingénieur où j’ai débuté mon parcours en études supérieures, et l’opportunité m’a été donné de valider un double diplôme américain. Je vise un Master en sciences / biochimie et ma thèse au laboratoire commence au semestre suivant. De plus je retrouve ici des conditions optimales pour m’entraîner et progresser dans les meilleures conditions sur le plan sportif.
Quelle est la différence entre tes journées américaines et ton rythme français ?
– Aux USA, le système éducatif et très différent : une semaine à l’université ne représente que 9 heures de cours en présentiel et repose sur un principe de « classe inversée » où je lis le cours et pendant la classe l’enseignant interagit avec moi afin de valider les acquis. De plus j’avais besoin de changement dans ma vie car je n’avais jamais quitté Clermont-Ferrand. Il était devenu très difficile de concilier 35 heures de cours hebdomadaires et ma pratique intensive des épreuves combinées qui sont ma spécialité. L’université américaine m’aide via « athletic support » en aménageant mon emploi du temps avec des personnes appelées « academic advisors ».
Tu vis un peu comme une sportive professionnelle en fait !
– [RIRES] Ahah oui en effet même si la priorité reste les études car je ne veux pas décrocher pour me consacrer à 200% dans le sport. L’obtention du double diplôme sera un plus indéniable dans ma vie professionnelle et sportive. C’est d’autant plus appréciable de vivre comme cela car les entrainements ne finissent jamais après 18h, et j’ai seulement cours deux demi-journées par semaine les mardis et les jeudis. J’en profite pour m’entraîner le matin aux lancers, et l’après midi aux épreuves plus explosives.
Le changement de pays t’a-t-il poussé à changer d’entraîneur ? Comment as-tu géré tout cela en amont ?
– Oui j’ai du prendre un entraîneur américain qui exerce dans l’Université que j’ai choisi. Grâce à l’organisme français USA PROJECT et à son fondateur Martin CASSE, j’ai pu trouver une école qui me ressemble pour mon parcours scolaire, mais aussi sportif, avec le suivi d’un professionnel qui connaît ma discipline.
Quels sont tes objectifs sportifs à court et à moyen terme malgré le contexte actuel ?
– Nous subissons beaucoup de tests chaque semaine pour nous rendre sur le campus où dans les différents lieux d’entraînements mais il n’y a pas de confinement. Je peux m’entraîner sereinement et j’ai déjà réalisé 2 compétitions en ce début d’année à Lubbock (TEXAS) le 23 janvier avec 5 mètres 85 à la longueur (record perso à 5m90 en 2017), et un Pentathlon à Manhattan samedi 30 janvier avec 3771 points (RP à 3809 points en 2018). Je souhaite passer la barre des 4000 points cet hiver et faire un podium en championnat de conférence afin de me qualifier aux championnats nationaux de division 1.
Quelle est le regard porté sur les sports combinés et l’athlétisme en général aux Etats-Unis ?
– L’athlétisme n’est pas le sport majeur en Amérique et encore moins le Pentathlon composé du 60 mètres haies, du 800 mètres, du saut en longueur et en hauteur, ainsi que du lancer de poids. Ici le collectif prime avec l’influence des sports d’équipe comme le football américain ou le basketball. C’est pourquoi j’ai choisi cette université avec une très grosse densité de sportifs, nous sommes en première division du pays et l’objectif est d’y rester. L’athlétisme est donc aussi important que les autres sports afin de ramener des points à notre école.
Tu as été longuement blessée au pied, où en es-tu à présent ?
– J’ai galéré pendant 2 ans et demi avec des inflammations à répétitions. Au début je pensais que cela pourrait s’estomper mais à la fin je ne faisais que la sentir au quotidien pendant mes entraînements. J’avais un os supplémentaire dans la cheville et depuis que je me suis fait opérée l’an dernier dans le sud, je ne sens plus rien. C’est un énorme plaisir de pouvoir évoluer dans ma pratique sans douleur et ça me motive pour la suite de mon parcours.
Merci pour cet échange Mathilde, la famille de l’athlétisme montferrandaise se joint à moi pour te souhaiter le meilleur dans cette nouvelle vie, nous aurons plaisir à prendre de tes nouvelles au fil de tes performances.