Interview de Yoann Jendrezjczak, coach des Crabos

Interview de Yoann Jendrezjczak, coach des Crabos

Yoann, tu as connu la formation de joueurs à l’ASM, puis celle d’éducateur et ensuite d’entraîneur, peux tu nous parler de cette culture de formation ASM?

L’ASM a une image de club travailleur et une démarche de performance afin de permettre aux joueurs de pouvoir atteindre leur meilleur niveau.
La formation est centrée sur l’acquisition de la technique individuelle, de la compréhension des règles, des différentes phases de jeux et des valeurs qui concernent notre sport, le rugby. Depuis plusieurs années, l’ASM mène plusieurs actions pour la formation des jeunes pour atteindre un objectif de 50% de l’effectif de l’ASM CA formé au sein de notre académie.

Tu as été champion de France deux fois en Espoir, qu’est ce que ça représente pour toi et quels étaient les ingrédients de cette réussite ?

J’ai eu la chance d’être titré sur mes deux années espoirs en 2010 et en 2011. Je suis fier d’avoir pu participer à cette aventure humaine, heureux d’avoir pu donner de la joie à mes proches lors de ces deux finales. Ces deux titres sont venus après un titre de champion de France universitaire gagné à Clermont-Ferrand aux Cézeaux en 2009.
En 2010, nous avions gagné contre Agen 32-30 à Malemort et en 2011, contre Toulon 26-19 à Privas, deux finales particulièrement serrées. Je crois que nous étions un groupe qui voulait donner la meilleure image de notre génération, nous vivions très bien ensemble et nous avions plein de joueurs de talents, dont environ 27 joueurs qui ont signé des contrats professionnels dont 10 à l’ASM, quatre joueurs ayant porté le maillot de l’équipe de France.

Tu as entraîné nos jeunes à l’école de rugby, peux-tu nous dire l’importance des noyaux de joueurs qui jouent ensemble assez tôt et suivent la filière jusqu’aux Espoirs?

Il est important que les joueurs soient soudés entre eux car même s’ils vivent des moments heureux, il y a aussi des moments difficiles. Il me semble important que dans chaque génération, il y ait un noyau fort pour que les jeunes puissent s’entraîner avec plaisir, mais aussi pour que leurs générations puissent performer sur le plan national afin de pouvoir s’évaluer.
Cet esprit d’équipe doit assurer une certaine continuité quand ils changent de catégorie, intégrant au fur et à mesure les nouveaux qui viennent se greffer sur le noyau.
Plus nous aurons de noyaux forts dans chaque catégorie, plus les coachs arriveront à transmettre afin de leur permettre de progresser.

Quand tu es passé de coach des cadets à coach des Crabos, quelles sont les différences que tu as constatées dans le potentiel des joueurs que tu avais connu plus jeunes ?

Avant tout, ces générations 2003 et 2004 sont des générations de gars travailleurs et surtout compétiteurs.
Ils cherchent toujours à faire mieux. Ce sont les deux premières générations qui ont représenté la section U15 des Volcans dans le championnat Gaudermen.
J’ai retrouvé les mêmes qualités qu’ils avaient plus jeunes, une génération insouciante mais aussi très exigeante.
La vraie différence est qu’ils ont gagné en maturité sur leur propre rugby, ils ne sont plus dans l’apprentissage vers l’accession du Haut Niveau mais ils sont passés dans la maîtrise de leur rugby. Les échanges sont plus approfondis et précis qu’en U15.

Peux-tu nous présenter le Staff des Crabos?

J’entraîne avec Philippe Gauran qui est l’entraîneur des trois quarts. Nous avons l’opportunité d’avoir Joe Larkin comme intervenant de la catégorie et qui fait partie du staff des professionnels en tant qu’analyse vidéo.
Concernant la préparation physique, nous avons Mickael Lachaux qui est salarié et Louis Philippon qui est en cours de formation.
Cette année, Antoine Couhert, qui passe une thèse, a accepté de vouloir travailler avec les joueurs sur l’aspect mental individuel et collectif.
D’un point de vue médical, nos joueurs sont suivis par le cabinet de l’Omnisports et nous avons deux Kinésithérapeutes qui nous suivent les Week-Ends de match, Rafael Bonnefond et Romain Favard.
Pour accompagner nos joueurs, nous avons une équipe de bénévoles avec comme responsable, l’ancien talonneur de l’ASM des années 70 et victorieux en 1976 du challenge Yves du Manoir contre Graulhet, Jean Marc Gerbaulet. Pour l’accompagner en première ligne Thierry De Marchi vidéaste de la catégorie et Pascal Carrier. L’attelage en deuxième ligne est constitué de Michel Droitecourt (arrière du XV de France dans les années 1970) et de Fernand Bonaguidi.
Nous accompagnons aussi nos jeunes sur le plan social et scolaire avec Julien Lacour et Lauriane Dalle. Ils vont nous quitter à la fin de la saison et nous leur souhaitons de la réussite dans leur nouvelle vie professionnelle. Pour les remplacer, nous souhaitons la bienvenue à Vincent Huet et Solène Jolicard.
N’oublions pas Daniel Geroix, notre Chauffeur de bus de la catégorie Crabos depuis plusieurs années.

Un petit mot sur l’absence de compétition et l’adaptation qu’il faut faire dans le coaching?

Nous n’avons plus disputé de match depuis le mois d’octobre. Une absence de compétition face à laquelle nous avons dû nous adapter pour répondre aux règles sanitaires imposées par la fédération.
Nous continuons à nous entraîner quatre fois par semaine pour les trois quart de l’équipe grâce au dispositif « la cité de tous les talents » qui permet d’avoir des horaires aménagés.
L’autre quart s’entraîne une à deux fois par semaine. Nous proposons deux séances de musculation et quatre séances terrains malgré les restrictions. Tout se déroule dehors.
Nous sommes dans un développement technique et physique des joueurs et nous avons aussi des joueurs majeurs qui s’entraînent avec les espoirs.