[Portrait de]… Éloïse Hayotte

[Portrait de]… Éloïse Hayotte

[Portrait de] Éloïse Hayotte
Éloïse Hayotte, originaire de Franche-Comté, asémiste depuis 2015, est déjà championne de France de lancer de disque dans la catégorie mal-voyant. Cette athlète à la motivation hors pair a pour objectif de battre le record de lancer de disque, dans sa catégorie. Outre cette discipline, Éloïse souhaite aussi progresser en sprint, en saut en longueur et en lancer de poids. La persévérance et la rigueur que le sport lui a inculquées sont des valeurs qu’elle transpose dans sa vie de tous les jours pour atteindre ses objectifs. Au-delà de l’aspect compétitif, elle aimerait contribuer au décloisonnement du handisport afin qu’il s’ouvre sur le monde, et participer bénévolement à la vie du club de

l’ASM, en prêtant main-forte lors des événements.


ASM : Éloïse, pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Éloïse Hayotte : Je suis originaire de Besançon. Je suis arrivée à Clermont-Ferrand, en septembre 2013, afin de réaliser une formation en tant que secrétaire assistante au CRDV (Centre de rééducation pour les déficients visuels). Ma formation s’est terminée en mars 2015. J’ai ensuite intégré une association culturelle, Lee Voirien, en contrat aidé, en janvier 2016, où je suis chargée de mission associative. Avec l’association, nous organisons, des ateliers théâtres et des journées de sensibilisation au handicap. C’est par le biais d’une amie, lors d’une de ces journées de sensibilisation, que j’ai rencontré Julien Lemardele, entraîneur à l’ASM.
J’ai toujours aimé le sport. Au collège, je m’étais inscrite une année dans un club d’athlétisme. J’étais intégrée dans une séance de valides chaque mercredi après-midi. Cependant, sur les deux heures d’entraînements je ne pouvais pas faire entièrement les séances car elles n’étaient pas adaptées à mon handicap. Un peu plus tard, je me suis inscrite dans une salle de sport où je suivais des cours collectifs (Zumba, Step, Aérobic). J’ai toujours souhaité reprendre l’athlétisme. Une fois ma formation finie et Julien rencontré, c’est ce que j’ai fait. J’ai pris une licence à l’ASM, en 2015, et, depuis, je continue au sein de ce club.
Je pratique plusieurs disciplines, le lancer de disques, le lancer de poids, le sprint et le saut en longueur. Le sprint et le saut en longueur sont des choix que j’ai faits lorsque j’ai commencé. Pour les lancers, c’était plutôt pour essayer. J’ai été championne de France en lancer de disque dans ma catégorie, en 2017, à Charléty. A l’heure actuelle, j’ai beaucoup d’objectifs ! Donc je m’entraîne deux fois par semaine et, à côté de l’athlétisme, je fais de la natation et j’essaye d’aller courir.

ASM : Comment êtes-vous arrivée au sein du club de l’ASM ?
EH : C’est grâce à une amie qui connaissait Julien. Elle me l’a fait rencontrer lors d’une journée organisée pour sensibiliser les gens au handicap.

ASM : Quelles sont vos missions ?
EH : Depuis 2017 et mon titre de championne de France en lancer de disque, j’ai été sollicitée pour des remises de prix, ainsi que quelques interviews. J’ai également participé à l’Assemblée générale de l’ASM, en décembre dernier. C’est intéressant et enrichissant de représenter la section. Cette soirée permet de rencontrer les sportifs et encadrants des autres sections. Je suis aussi bénévole pour certains événements organisés par l’ASM.

ASM: Quel est votre objectif pour la saison ?
EH: Pour cette saison, je me suis fixé un objectif assez ambitieux de battre le record de lancer de disque dans ma catégorie qui est de 23 mètres. Actuellement, mon record est de 19, 88 mètres. Il me reste encore un peu de travail et de progrès à effectuer. Je suis très motivée et je veux vraiment atteindre cet objectif. À côté de cela, je souhaite également progresser dans les autres disciplines et faire mieux que les années passées, en battant mes records personnels. Aux Championnats de France qui auront lieu au stadium Jean Pellez en mars, je donnerai le meilleur de moi-même pour décrocher une médaille.

ASM: Qu’est-ce que vous apporte l’athlétisme ?<
EH : L’athlétisme m’apporte beaucoup de persévérance. Tant que l’objectif n’est pas atteint, je suis déçue et me donne encore plus pour y parvenir. La rigueur, la persévérance et l’envie de réussir que m’a apporté l’athlétisme sont des valeurs que je transpose dans mon travail, dans ma vie en général. Quand je gagne, cela me donne envie de faire encore plus. Depuis que j’ai commencé l’athlétisme à l’ASM, cela m’ouvre à d’autres visions, à d’autres objectifs. Faire du sport, c’est une manière de se défouler mais, aussi, de se connaitre et de transcender ses limites. Le sport est vital pour moi. Cela me procure un immense bien-être. Le fait d’avoir été championne de France me donne envie de viser plus haut… les championnats d’Europe, un jour, pourquoi pas.
Ce qui est important, aussi, c’est d’être mêlés aux autres sportifs et ne pas être confrontés et entraînés qu’avec des handisportifs. Généralisé, cela contribuerait à être plus intégrés et à rencontrer davantage de monde. D’un point de vue sportif, ce serait bénéfique aussi. Le monde « handi » est un peu fermé. Il serait intéressant de pouvoir ouvrir ce monde vers les autres sportifs et vice-versa. À l’ASM, nous faisons parfois des entraînements maillant tous les sportifs, handis et valides. J’aime cet aspect-là.

ASM : Qu’est-ce qui vous plait dans l’athlétisme?
EH : Les valeurs que cette discipline transmet sont fortes. Ce n’est pas un sport d’équipe dans le sens où on est seule, au moment d’accomplir la performance, mais tout le monde s’encourage. C’est ce qui est agréable dans ce sport. Tout le monde veut se dépasser, aller au-delà de soi. Il y a beaucoup de soutien.

ASM : L’ASM en quelques mots ?
EH: C’est le gros club de Clermont. Quand je suis arrivée, c’est l’une des premières choses dont on m’a parlé. C’est un club omnisports. Il permet de faire découvrir une multitude de sports et d’accompagner les sections vers la performance. Je dirais que c’est également un club handisport. La section handisport est très développée au sein de l’ASM. Je trouve que c’est un point positif pour l’image des sportifs « handi ».

ASM : Si vous étiez un restaurant, un endroit ou un événement à Clermont-Ferrand, vous seriez ?
EH : Le Jardin Lecoq.

ASM: Si vous n’aviez pas fait de d’athlétisme, quel sport auriez-vous pratiqué ?
EH : La natation me tenterait bien, ou alors je me serais inscrite dans une salle de fitness où il y a des cours collectifs, afin de pouvoir rencontrer des gens.