[PORTRAIT DE] DIDIER NICOLAS

[PORTRAIT DE] DIDIER NICOLAS

Didier Nicolas, compétiteur dans l’âme, pratique la lutte libre depuis 1966. Ce champion titré à maintes reprises souhaite, à présent, donner à son club de cœur, l’ASM, de son temps et de ses compétences. Il sera, notamment, parrain de la 15ème édition du Trophée des Volcans. Ce vétéran n’a qu’un objectif avant de quitter la lutte en compétition : offrir un nouveau titre de champion des Etats-Unis (avril 2018), à toutes les personnes l’ayant soutenu et suivi durant sa carrière.

ASM: Didier, pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours de lutteur ?
Didier Nicolas : Je pratique le noble sport qu’est la lutte depuis 1966, où j’ai fait mes débuts à l’ASM. J’ai commencé la compétition en 1969, année de mes premiers championnats de France, en catégorie benjamin (33 kg). C’est aussi l’année où j’ai décroché mon premier titre. De tous les championnats de France auxquels j’ai participé depuis, mes médailles ont toujours été d’Or ou d’Argent. Mes bons résultats au cours de ces années ont favorisé mon entrée en équipe de France en 1973. En 1979, en tant que membre de l’équipe de France, je participais aux Jeux Méditerranéens dans le but de me qualifier pour les Jeux Olympiques de Moscou. Or, malgré ma deuxième place et bien qu’étant le meilleur français de cette compétition, je n’ai pu participer aux Jeux Olympiques. Cela reste à ce jour ma plus grande déception sportive. Ma carrière en équipe de France s’est arrêtée en 1983 mais j’ai continué la lutte, en club.
En 1997, pour mes 40 ans, je me suis lancé un challenge : faire les championnats de France et les championnats du monde Vétérans ! Sur ce come-back, je suis arrivé 3ème aux championnats de France, mais je n’ai pas performé aux championnats du monde, sûrement à cause d’un manque d’entrainement.
Pour des raisons professionnelles, j’ai mis la compétition de côté jusqu’en 2009, année de mon premier titre de champion du monde vétérans. Depuis, c’est mon fils qui me coache et m’accompagne sur les championnats du monde. C’est devenu une histoire de famille. Il est d’ailleurs lui aussi licencié à l’ASM avec la section athlétisme.
Cette année, je suis le parrain de la 15eme édition du Trophée des Volcans qui est l’un des plus importants tournois de lutte en France. C’est un événement primordial qui permet à la lutte d’être médiatisée.

ASM : Comment êtes-vous arrivé au sein du Club de l’ASM ?
DN : Mon père était licencié à l’ASM en haltérophilie. Les terrains de luttes étaient à côté de la salle où mon père s’entrainait. Avec mon frère, nous allions souvent nous « bagarrer » sur les tapis. Un jour, un entraineur a conseillé à mon père de nous inscrire à la lutte, et nous avons commencé, mon frère et moi.

ASM : Quelles sont vos missions ?
DN : A l’heure actuelle, je souhaite transmettre ma passion et mes compétences en lutte aux plus jeunes. L’ASM est un club qui m’a beaucoup donné afin que je puisse progresser et performer. C’est à mon tour, désormais, d’être au service de la section lutte dans le rôle d’entraineur, de bénévole. En tant que parrain de la 15ème édition du Trophée des Volcans, je serai présent les deux jours de compétition afin d’encourager et de représenter les lutteurs.
Une de mes autres missions, à titre plus personnel, est de terminer ma carrière de lutteur sur un titre, en avril 2018, lors du championnat des Etats-Unis.

ASM : Quel est votre objectif pour la saison ?
DN : La Fédération Internationale de Lutte limite la participation des athlètes à 60 ans pour les Championnats du Monde vétérans. Malheureusement, lors du dernier Championnat du monde, je n’ai pas performé, je suis passé à travers. Afin de remercier les personnes qui m’ont soutenu pendant ma carrière, et pour finir sur une belle note, je me présenterai au Championnat des Etats-Unis, en avril 2018. Il n’y a pas de limite d’âge dans ce tournoi. Je vais tenter de revenir avec le titre US et mettre un terme à ma carrière de lutteur.

ASM : Qu’est-ce que vous ont apporté la lutte et les combats ?
DN : De l’assurance avant tout. Pouvoir affronter plus facilement les gens et je ne parle pas seulement sur les tapis mais dans la vie également, notamment dans la sphère professionnelle. Cela m’a permis de m’affirmer, de pouvoir discuter, rencontrer des individus… Je suis devenu plus sûr de moi.
La lutte rend davantage responsable. Si on gagne, c’est grâce à soi et si l’on perd, c’est à cause de soi. C’est une belle école de la vie, qui apprend à rester humble par rapport à la victoire et à la défaite.
Pour certains, nous avons la lutte dans le sang, c’est injecté dans nos veines.

ASM : Qu’est-ce qui vous plait dans la lutte ?
DN : L’entraide ! La lutte est un sport individuel certes, mais lorsqu’il y a un championnat, vous soutenez votre équipe, votre club, car toutes les catégories d’âges y participent. C’est une ambiance de franche camaraderie qui s’installe et le soutien est omniprésent. La lutte permet également d’évacuer le stress que l’on peut accumuler dans la vie étudiante ou professionnelle, c’est un bon exutoire. L’honnêteté de ce sport, le fait que l’on ne puisse pas se défiler sur le tapis, entraine un état d’esprit, chez le lutteur, que l’on retrouve dans la vie également : la combativité.

ASM : L’ASM en quelques mots ?
DN : C’est un club qui favorise la mixité, le partage et la transmission des valeurs liées au sport telles que l’entraide, la solidarité et le respect. L’ASM tire les sportifs vers l’excellence. Quelle que soit la discipline, il y a des encadrants compétents, des locomotives qui représentent un modèle que les jeunes cherchent à imiter.

ASM : Si vous étiez un restaurant, un endroit ou un événement à Clermont-Ferrand, vous seriez ?
DN : Le Puy-de-Dôme, parce que c’est le symbole de notre département, c’est notre fierté !

ASM : Si vous n’aviez pas fait de lutte, quel autre sport auriez-vous pratiqué ?
DN: J’ai pratiqué la natation étant jeune, mais, à mon époque, il y avait moins de choix qu’aujourd’hui en matière d’offre d’activités physiques. C’était football, basket ou rugby. Je pense que j’aurais aimé faire des expéditions en montagne. Je n’ai jamais essayé mais si je n’avais pas fait de lutte c’est un sport que je pratiquerais.