L’histoire des ramasseurs de balles

L’histoire des ramasseurs de balles

Vous les avez surement déjà vus au bord de la pelouse du stade Marcel-Michelin, les ramasseurs de balles sont présents à chaque rencontre des joueurs professionnels de l’ASM. Si l’organisation paraît bien huilée, c’est un travail de l’ombre qui est réalisé depuis 25 ans par Jean-Pierre Aubert.

Jean-Pierre Aubert, dit « Bébert », l’artisan

Au sein de la section rugby, tout le monde connaît Jean-Pierre sous le nom de « Bébert ». D’abord éducateur à l’école de rugby, il est maintenant gestionnaire des équipements et également formateur et accompagnateur des jeunes ramasseurs de balles. C’est grâce à lui que depuis 25 ans, les joueurs de l’ASM ainsi que leurs adversaires ont le privilège d’avoir rapidement un ballon pour jouer et également une serviette.

C’est un travail de l’ombre, mais qui est apprécié par beaucoup. Comme le souligne Jean-Pierre, « aujourd’hui le jeu a évolué et les joueurs veulent le ballon tout de suite » et grâce aux jeunes ramasseurs répartis un peu partout autour du terrain, cela est rendu possible. Mais ce travail nécessite une certaine organisation.

Des dortoirs au vestiaire aménagé

Au départ Jean-Pierre et ses collègues ont organisé ce projet avec peu de moyens. Les premières fois, les ramasseurs se changeaient dans l’ancien dortoir du stade. Au fur et à mesure des aménagements du Marcel-Michelin, les jeunes se changeaient dans des algécos sur le parvis du stade. « C’était sympathique, on poussait les chaises et les bureaux », se souvient Jean-Pierre.

Et puis, quand les ramasseurs ont pu disposer d’un vestiaire, ce dernier a été aménagé sur mesure par Jean-Pierre. Il l’a même équipé d’un frigo afin de proposer des goûters et des paniers-repas aux enfants.

Des jeunes joueurs et joueuses d’Auvergne et d’ailleurs

Si les jeunes joueurs de l’ASM sont prioritaires, notamment en coupe d’Europe, il est permis à l’ensemble des clubs de venir. La plupart du temps, les clubs qui font la demande sont des clubs auvergnats, même si des clubs extérieurs ont déjà participé.

Pour venir avec son équipe, la démarche est simple, il faut s’adresser directement à Jean-Pierre. « Je ne refuse jamais une équipe, si ce n’est pas possible pour la saison en cours, on décale à la suivante », nous indique-t-il.

Quinze enfants de 12 à 16 ans, sont invités à chaque match, ainsi que quatre accompagnateurs. Pendant la rencontre, les enfants sont sur le terrain et les accompagnateurs ont une place en tribune pour assister au match.

Une préparation bien rodée

Pour Jean-Pierre, la préparation de la rencontre commence dès le lundi, où il commande la collation et demande aux accompagnants la liste des participants.

Le jour du match, il récupère la collation et se rend au stade pour préparer le vestiaire. Deux heures avant le match, il accueille le club et commence la formation des jeunes. Il leur donne toutes les explications sur le terrain, leurs déplacements et la circulation des ballons afin qu’ils soient informés de ce qui les attend.

Une fois ces explications et les questions des participants passées, tout ce petit monde se rend sur le terrain pour faire le tour et que chaque enfant repère bien sa place. Ils peuvent également assister aux premières loges à l’échauffement des équipes.

Cinq minutes avant le coup d’envoi, les jeunes sont dans le couloir et ils entrent sur le terrain quand le speaker les annonce. Durant le match, Jean-Pierre reste au bord du terrain pour observer et intervenir en cas de besoin.

A la fin de la rencontre, les ramasseurs font le tour d’honneur avec les joueurs, puis ils font un bilan avec Jean-Pierre dans le vestiaire, avant de partager un moment de convivialité autour d’un casse-croûte.

Chaque détail compte

Même si cette préparation est bien rodée, rien n’est laissé au hasard. Tout d’abord, dans le vestiaire toutes les places sont numérotées avec le nom de chaque enfant. Ensuite, sur un tableau Jean-Pierre a dessiné l’ensemble du terrain et a réparti au préalable chaque ramasseur à un poste. « Bébert» nous a livré une anecdote : « Le samedi où nos Crabos ont joué au Michelin, les joueurs du Racing se sont changés dans mon vestiaire et ils ont été surpris par le tableau que j’ai fait ». En effet, sur ce fameux tableau on retrouve un grand nombre de flèches, qui indiquent les déplacements des ramasseurs de balles. Il est clair que pour l’œil d’un observateur extérieur c’est à ne rien n’y comprendre, mais pour Jean-Pierre c’est très clair.

Un élément sur lequel insiste également Jean-Pierre c’est la collation d’après match. Un beau moment de convivialité entre enfants, accompagnateurs et organisateurs. Une des valeurs du rugby.

Des souvenirs uniques pour les jeunes

Pour les jeunes, il s’agit d’une aventure unique. Ce sont des spectateurs aux premières loges tant sur le terrain qu’à l’intérieur des vestiaires. Ils ont la chance de pénétrer au cœur du stade Marcel-Michelin un jour de match.

De plus, c’est aussi l’occasion pour eux d’être au bord du terrain avec la tenue de leur club, une belle mise en avant pour ces derniers.

A la fin du match, ils ont le privilège de faire le tour d’honneur avec les joueurs, c’est leur moment à eux, après avoir bien travaillé durant le match. En prime, les joueurs se prêtent aux selfies et aux dédicaces. Le tout sous l’œil satisfait de Jean-Pierre, sans qui tout cela ne serait pas possible.

Texte : CC / ASM Omnisports
Photo : BU / ASM Omnisports