Bilan de la saison des Cadets Alamercery

Bilan de la saison des Cadets Alamercery

Auteurs d’un magnifique parcours, les Cadets Alamercery emmenés par Cyril Chirier et Stéphane Eymard se sont inclinés aux tirs au but en 1/2 finale face au SU Agen. Retour sur cette belle saison.

« On a vécu une belle aventure avec ce groupe très plaisant », attaque Cyril Chirier. Au-delà des qualités sportives de chacun, c’est surtout un groupe qu’il retient de cette saison. En début de saison, le duo d’entraîneurs a présenté un projet sportif clair et précis au groupe. En s’appuyant sur une organisation très structurée. « Si on veut se faciliter la tâche et faciliter le travail des joueurs, il faut passer par une organisation très précise », insiste Stéphane Eymard, avant de renchérir « chacun sait ainsi où il est, où il doit aller et peut mesurer rapidement sa progression ». A ce projet, le groupe entier adhère immédiatement.

La ligne directrice de Stéphane et Cyril était avant tout de tenir un état d’esprit pour que les jeunes aient encore plus envie de travailler, de progresser, aussi bien individuellement que collectivement. « Dans ce groupe, plusieurs joueurs évoluent ensemble depuis plusieurs années, certains depuis les U9, ça facilite grandement la cohésion, mais ça peut aussi être un frein par moment » nous dit Cyril. L’encadrement a demandé au groupe d’être « BEJU ». Bonne humeur, Enthousiasme, Joie et hUmour. Les jeunes l’ont bien compris ce principe, d’entrée de jeu. Peut-être même un peu trop au début. Ca s’est ressenti dans les résultats lors des tournois à 7 ou encore les matches amicaux. Les retours des personnes extérieures sur le groupe n’étaient pas toujours positifs. Il a fallu cadrer cette énergie débordante. Et c’est Cyril Chirier qui a eu l’idée, en achetant quelque chose qui les représentait le mieux. Il l’a présenté au groupe, qui s’est tout de suite identifié à lui. C’est ainsi qu’est né le Clown des Alamercery. « On a voulu par cette mascotte leur faire comprendre que la seule condition pour qu’ils aient le droit de faire les imbéciles par moments, c’était d’assumer sur le terrain ». précise Cyril. Et ça a fonctionné. A chaque match, le Clown était remis à celui qui avait fait la plus grosse bêtise durant le match. Il avait alors pour mission de mimer sa bêtise en classe, avec l’un de ses professeurs et de se prendre en photo. Ils ont adoré. Mais pour autant, aucun n’avait vraiment envie de récupérer le Clown toute une semaine.

Cet état d’esprit étant acquis, la progression sportive s’en est trouvée encore plus facilitée. « Les entraînements étaient un régal », nous dit Stéphane. « Aucun absent de la saison, en dehors des blessés naturellement. Tous étaient motivés, y compris ceux qui jouaient peu. Et sur un groupe de 37, il y en a forcément. » Stéphane dit souvent que le rugby va vite, et qu’il faut travailler dur pour aller encore plus vite. C’est ce que le groupe a pu faire, bien aidé par Florian, le préparateur physique, qui a « fait un formidable boulot avec tous, aussi bien dans la gestion de l’évolution physique des jeunes que dans le travail de vitesse », fait remarquer Cyril.

Avec une poule très relevée, dans laquelle se trouvaient deux des plus belles formations en cadets de France, Toulouse et Agen, l’objectif sportif était simple. Finir dans les 3 premiers de la poule et terminer invaincu à la maison. « Le contrat a été pleinement rempli. Ils terminent 1ers France, avec une défaite à Toulouse et un nul à Colommiers. C’est difficile de demander mieux. » nous disent en cœur Cyril et Stéphane. Pour autant, on sent une certaine frustration dans les propos des deux coaches. « Ce groupe, il avait tout pour aller au bout. » renchérit Stéphane. « Je ne voulais pas, je craignais de retrouver Agen avant la finale. Parce qu’on les a battu deux fois en poule. Chez eux déjà, sur un match sérieux, propre, où nos jeunes ont compris qu’ils étaient capables de bousculer les meilleurs. Et surtout chez nous où on gagne un peu contre le cours du match. Et mentalement, ça apporte une mauvaise confiance aux joueurs. » Ca s’est ressenti durant la semaine précédant la 1/2 finale. Mis à part un entraînement vraiment réussi, les autres n’ont pas été bons. « Malgré ça, on domine Agen en première mi-temps. Mais on n’arrive pas à concrétiser cette domination. C’est la résultante de cette mauvaise semaine », rajoute Stéphane. « Quoi qu’il en soit, on ne va pas leur en vouloir. Nous ne sommes qu’un maillon dans la formation des joueurs. Des défaites frustrantes, ils en auront d’autres. Mais celle-ci va leur service pour le futur. D’autant plus que sur ce match, ils ont fait preuve d’un mental énorme durant les toutes dernières minutes. » disent Cyril et Stéphane. « Sur ce match, on n’a pas su mettre ce qu’il fallait pour gagner, le petit détail qui fait la différence. » La défaite est frustrante, mais elle a appris aux jeunes que pour gagner, il fallait rester humble tout le temps.

Ce que Cyril et Stéphane retiennent de cette saison, c’est qu’à partir du moment où les jeunes ont compris l’état d’esprit voulu par le staff, ils ont pu parler rugby. Et aller loin dans la formation, la progression de chacun et du groupe. « Parce qu’ils avaient envie, tout simplement. Sans cette envie, on ne progresse pas, quel que soit le domaine. » insiste Stéphane. Les jeunes ont très vite adhéré au projet, ils ont compris que l’important sur le terrain c’était la vitesse et le volume. Le volume de jeu, d’engagement, de volonté. « C’est d’autant plus vrai quand les gabarits chez nous sont moins imposants, à quelques exceptions près, que chez la plupart des adversaires du haut de tableau. En 2e ligne par exemple, les notres font 1m70. En face, certains font déjà 2m. », rajoute Stéphane.

Stéphane et Cyril retiennent également qu’ils ont eu la chance d’avoir à coacher une belle génération, et surtout un groupe, pas une somme d’individualités. Les jeunes ont compris qu’ils fallait mettre de l’intensité dans le travail pour que les piliers du jeu (vitesse, volume, engagement) soient naturels en match.
Ils retiennent aussi que même si ce sont encore des gamins, des leaders se sont affirmés. Sur le terrain, dans le groupe, dans le jeu. Plusieurs ont pris des responsabilités. Comme par exemple définir et mettre en place eux-mêmes certains systèmes de jeu. « C’est quelque chose qui leur sera demandé plus tard, alors autant les habituer maintenant. » rajoute Stéphane.
Même si l’aventure s’est arrêtée en 1/2 finale, c’est une très belle aventure qui s’est dessinée, que les joueurs ont dessiné aux-mêmes. Ils ont pu connaître l’excitation, le stress des phases finales. Mais surtout, ils ont pu toucher, voir, ce que c’est « de travailler la semaine par rapport d’un adversaire. »
« C’est un groupe soudé, qui a décidé d’avancer ensemble. » concluent Cyril et Stéphane. « Nous, notre boulot a consisté à donner aux joueurs les moyens nécessaires de progresser ensemble, de les mettre dans les meilleures dispositions et conditions possibles pour être performants, grandir. »

Pour sceller la fin d’une belle saison, joueurs, staff, encadrement se sont retrouvés il y a quelques joueurs aux Gravanches, pour un barbecue. Le Clown, symbole de ce groupe, de cette saison réussie, ne pouvait pas rester seul pour les années à venir. Les joueurs ont décidé unanimement qu’il devait rester avec Stéphane Eymard, appelé à d’autres fonctions au sein de l’Equipe de France Féminine de rugby.

Texte et interview : JB/ASM Omnisports Rugby
Photo : David Zima